La musique et les médias sont un monde fait de codes et de règles, comme tous les business. Les musiciens font leur musique, avec passion et engagement, les attachés presse mettent en forme la communication du groupe vers les médias, et les chroniqueurs chroniquent, les critiques critiquent.
Le dernier mot revient toujours donc ... aux critiques.
C'est le jeu, certains aiment, d'autres non. Et il est une chose interdite : le groupe ne doit surtout pas s'épancher en dialogue avec un critique s'il ne partage pas son avis. Surtout pas ! Il risque de passer pour un mauvais joueur, quelqu'un qui ne se remet pas en cause.
Evidemment, cette règle perdure alors même qu'avec internet chacun peut en 2 clics monter un webzine, le référencer de telle sorte qu'il se retrouve en troisième ligne sur Google, se trouver un pseudo pour agir en toute impunité et s'auto-proclamer critique musicale avec comme seule formation des cours de français en 6ème et l'achat de 2 CD par semestre depuis sa dernière crise d’acné. Comme si regarder la pub tous les jours faisait de moi un publicitaire, ou la pratique de la masturbation faisait de mon voisin une star du X.
Et si... et si nous organisions les primaires des Chroniqueurs ? Ca donnerait quoi ?
11 chroniques ont été publiées sur le dernier album "De Retour en Noir"... Qui croire ?
Prenons le bizarrement dénommé Calgepo qui, en parlant des textes des Beans précise qu'il y a "une absence d’autodérision à laquelle s’ajoute des textes non aboutis qui se résument souvent à un simple inventaire pour trouver la rime facile." Et qui, en grand spécialiste international, du haut de ses 6 mois d'expérience, conclue son analyse par "L’abus d’Electric Beans conduit à un ballonnement auditif en raison du manque de consistance des textes que la musique n’arrive pas à sauver par manque d'originalité ".
Donc c'est de la merde. et nous fans des Beans ne serions nous qu'une minorité finalement inculte qui n'aurait comme goût que celui d'Elmer Food Beat et Sébastien Patoche (je cite Calgepo sur les comparaisons).
Mais organiser des primaires c'est faire un débat, et donc je donne la parole aux autres candidats.
Le Webzine allemand Whiteroom déclare "De Retour En Noir contient un certain nombre de morceaux qui donnent envie de chanter avec le groupe, ce qui nous amène à définir l’album et sa musique comme accrocheurs."
Songazine lui propose une autre vision : " Esprit fort ironique et tranchant, ... autodérision et culot.... De l’humour et du savoir-faire : cet album est excellent et vous fera du bien ! "
Metal-eyes dans le même axe se fait plus mesuré "Fun, décalés, les musiciens proposent cependant un hard rock des plus classiques sur fond de paroles amusantes, remplies de références"
Les espagnols de Metal-Korner embrayent sur la musique " Les compos vous incitent à vous lâcher, la diversité des morceaux vous interpelle et vous n’aurez d’autre choix à la fin que de vous déhancher sur l’un d’entre eux." D'ailleurs les espagnols de Noizz Webzine suivent aussi cette voie : " ces gars-là savent être très bons dans leur mélange particulier de Punk et de Rock. Personnellement, je vois dans leur résultat final tout ce qu’il y a de plus typique du genre, comme le faisait THE CLASH, pour ne nommer qu’eux"
La 442ème rue s'affiche à ces primaires avec des convictions fortes : "on peut apprécier l’humour potache et acide du groupe, une de ses grandes forces, même si, musicalement, ce ne sont pas vraiment des manches non plus. "
Au milieu de ce débat politique, Music in Belgium dénote et fonce dans la mêlée avec un enthousiaste totalement assumé : " La formation perpétue la tradition d’un rock pur jus, une musique directe qui mélange intelligemment rock’n’roll, hard-rock ou heavy-métal. N’oublions pas bien sûr la force des paroles, que l’auditeur se doit de prendre le temps de digérer, pour bien en assimiler toutes les subtilités. Parfois grinçants, parfois humoristiques, les mots sont toujours judicieusement choisis, pour pouvoir parfaitement coller au rock-garage du groupe. "
Sans doute qu'en cas de qualification au 2ème tour, il pourra compter sur le soutien de poids du Webzine NawakPOsse "Ils sont chauds les haricots depuis qu’ils sont » De Retour En Noir « , ELECTRIC BEANS ne perdant rien de sa verve tant dans ses textes, que dans sa musique. C’est énergique mais pas que, tout en étant engagé et drôle, ce qui fait du bien !"
Metal-France, qu'on ne présente plus, conclue pour le moment ce premier tour avec une approche synthétique "
" on sent un certain sens de l’observation, le tout rendu avec un humour éclaboussé d’intelligence.... C’est à la fois simple mais plein de fraîcheur et plutôt éclectique dans leurs messages... avec un certain talent de plume... Alors ils ne sont pas aussi célèbres qu’un LOFOFORA, qu’un TAGADA JONES, mais ils s’inscrivent dans la pure tradition d’un certain rock français "
Evidemment, avec mon argumentaire étayé, il est facile pour moi d'avoir le dernier mot, car "Oui Mr Calgepo, vous et vos 2 abonnés (papa et maman ?) quittez l'aventure... Notre sentence est irrévocable. " Mais je tomberais alors dans le même travers non ? Qui suis-je pour critiquer les critiques qui critiquent ? Sous prétexte que je défonce par ma plume la médiocrité intellectuelle depuis 1990, et que ce site web a reçu prêts de 900 abonnés et 20000 visites ?
Alors plutôt que de juger sans autres formes de justification que mon ego sur-dimensionné j'ai plutôt envie d'inviter Calgepo à partager une Mousse samedi soir au Vintage, et ensemble nous verrons que lui et moi avons tort, que nous ne sommes que des imbéciles ...
Le dernier mot ne revient jamais aux critiques et aux chroniqueurs, il revient toujours au public.
Et celui des Beans revient, et grossit. Et ça... personne ne peut le critiquer.
Heckle Freux - qui n'a pas pu s'en empêcher