When the Beans go marching in

Chanter sous une église, être touché par la sanguinolente grâce des démons du rock.
Lancer des sermons décibelliques, partir en pèlerinage, tenter de convertir des dizaines de fidèles et quelques infidèles agneaux égarés…

Montrer à une horde de pécheurs que la voie du rock, si elle est empruntée sans concession, est la seule à offrir une chance de rédemption face aux incertitudes de la religion, aux vicissitudes de la médecine et à l’impertinence provocatrice du destin.

En vérité mes frères, mes sœurs, je vous le dis : il fallait être en mission pour le seigneur Dio et ses apôtres, mercredi 23 octobre dernier, pour se lancer avec foi dans l’opus métalleux que les Electric Beans ont soumis à l’approbation du concile de l’Hôpital de Niort et des ces internes urgentistes réunis pour l’occasion.

Le cloître était occupé quand les Beans se déployèrent. Le lieu était alors noyé sous les vagues barbares d'une boite à rythmes et habité par une tribu dansante, révélant du même coup son ignorance quant à ce qu’elle allait vivre.

Mais les beans étaient en mission : « Sauver le rock », « dire merde au boss », « lâcher le fauve », et « What the Hell ? Motherfucker… »

Un Electric Beans en croisade se pare usuellement des plus belles cantiques : Un « chanteur de rock » version maxi 45 tours, un « Super Marché » aux allures de révélations, « une comptine Punk » délivrée comme un trampoline bien tendu.

Habituellement cela aurait suffit... mais ce soir là il fallait plus. La terre était vierge et demandait que lui soient ouvertes les impénétrables voix du Heavy Metal. Alors comment ont-ils fait ? Quels psaumes divins ont su évangéliser le commun des blouses blanches les plus dubitatives ?

C’est d'abord une menace incantatoire que lançèrent les prêcheurs qui sommeillent en nos Beans : « Avez-vous peur du noir ? »… Et Arno de rajouter : « I am the one who walks alone, and when I’m walking a dark road… »

La foule commença à tanguer, emmenée par une des plus belles versions déjà jouée par les Beans. Et puis… et puis les coups de buttoirs, des baffes, des coups de boules, assénés en rythme avec de la haine, de la colère… une reprise inédite de Téléphone, qui rassembla la foule sous la voute de pierre du temple érigé pour l’occasion. Et comme s’ils voulaient graver les lettres R.O.C.K au fonds des cœurs et des esprits… Un «  Homme pressé », « Faux-frère », « Song 2 », « Deal Vaudou »… des grands soirs…

La messe était dite, qui termina dans l’opulence vocale, la luxure musicale la plus totale, et une orgie de riffs et de solos.

In Rock Veritas.

Frère Freux - Sainte Eglise de l'Apocalypse

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